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Comment optimiser vos transitions en Swim-Run ?

La petite histoire veut que nous ayons été contactés par un pseudo magazine français (dont nous tairons le nom pour ne pas en plus leur faire de publicité) pour réaliser cet article. Mais apparemment le délai de 5 jours en plein week-end de l’Ironman Nice s’est avéré trop long pour la pigiste en charge de cet article qui n’a pas eu la politesse ni de nous remercier et encore moins de nous avertir qu’elle avait trouvé une autre ‘’solution’’ pour son article. Certaines valeurs se perdent …..

Guy Hemmerlin et Herve Temmerman athlète ETC depuis 17 ans …. Triathlète de très bon niveau, toujours attiré par les courses extrêmes et aussi spécialiste Swim Run vous font partager leurs conseils en vue d’optimiser la préparation de vos prochains Swim-Run.

Guy Hemmerlin et Herve Temmerman athlète ETC depuis 17 ans …. Triathlète de très bon niveau, toujours attiré par les courses extrêmes et aussi spécialiste Swim Run vous font partager leurs conseils en vue d’optimiser la préparation de vos prochains Swim-Run.

1) En quoi se préparer aux transitions est-il important pour cette discipline ?

Guy Hemmerlin : Les transitions, c’est à dire le passage d’un sport à l’autre va entrainer des sollicitations importantes notamment d’un point de vue musculaire et cardio vasculaire. Passer de la natation à la course à pied nécessite une nouvelle répartition des apports sanguin des muscles du haut du corps vers les muscles utilisés lors de la course à pied. Ce changement entraine une augmentation du rythme cardiaque et respiratoires. Plus l’athlète sera habitué à ces changements, plus rapidement son organisme y fera face et moins l’athlète les subira.

Hervé Temmerman : Le Swimrun est une succession d’enchainements alternant des portions de course effectuées en course à pied typée plutôt trail et des portions de course effectuées en natation en eaux libres. Comme sur Ö till ö (île en île), où est né le Swimrun, le nombre d’enchaînements peut atteindre 50. Il est par conséquent important de prendre cette donnée en considération pour réussir son épreuve, du simple fait que votre corps passe d’une position verticale à une position horizontale modifiant sans cesse vos repères dans l’espace, votre apport de flux sanguin, etc. Il subit des changement de température auxquels vous devez vous habituer afin d’apprendre à ce dernier à se thermoréguler. Se préparer aux transitions, c’est aussi penser à la logistique, savoir quand il faut ouvrir la combinaison voire l’enlever en partie pour être à l’aise sur les parties longues de la course à pied, se préparer aux changements de discipline et planifier la stratégie avec son partenaire. Autant de facteurs qu’il ne faut pas laisser au hasard en s’y préparant.

2) Dans un plan de préparation, doit-on y inclure des séances exclusivement réservées à cela? Si oui, à raison de combien de fois par semaine et combien de temps ?

Guy Hemmerlin : Il est en effet nécessaire d’intégrer le travail d’enchainement régulièrement dans la préparation. Le Swimrun est un sport à par entière et non pas de la natation et de la course à pied avec de nombreuses phases de transition. Un athlète qui arrivera à rendre cet enchainement naturel gagnera en efficacité. Varier les types de transition en durée et en intensité, en modifiant le longueur des phases nagées et courues permet de rendre le travail plus ludique.

Hervé Temmerman : Comme la plupart des sports enchainés, la transition est un facteur déterminant dans la préparation et des séances sont exclusivement réservées à cela. Il en va de même pour le Swimrun. Toutefois, il y a une différence importante avec les autres disciplines enchainées, les transitions sont nombreuses et toutes différentes en raison des enchainements plus ou moins courts, plus ou moins longues au cours de l’épreuve. Aussi, je conseillerais plus de travaille des multi-enchainements comme on peut le faire en duathlon par exemple. Quand à la quantité de séance, cela dépend de l’emploi du temps de l’athlète, parler de quantité est toujours difficile, je préfère parler de qualité. Là aussi, je privilégierais une séance par semaine que j’appellerai séance-clé. Quand au temps, il dépend de l’objectif, par conséquent de la distance de l’épreuve à laquelle le binôme participera.

3) C’est en s’exerçant à faire des transitions( sortie d’eau / course à pied) que l’on apprend, mais peut-on aussi se tourner vers d’autres activités ? Si oui lesquelles ?

Guy Hemmerlin : Un développement global des qualités spécifiques liées à ce type d’effort est toujours préférable. Il faudra se familiariser avec la natation en eau libre, en étant capable de modifier sa technique de nager pour pouvoir s’adapter à toutes les circonstances de course et … bien sur travailler la course à pied afin d’avoir un développement global. La mise en place de séances de vélo permettra de varier le travail, d’améliorer l’endurance de l’athlète et d’améliorer ses performances pédestres.

Hervé Temmerman : En effet, comme l’expression consacrée le dit « apprendre c’est faire » mais en dehors des transitions, le Swimrun est la conjugaison de deux disciplines : la natation en eau libre et la course à pied plutôt orientée trail. Aussi, il me semble important de travailler ces deux disciplines et de leur associer du travail spécifique comme l’orientation, la nage à contre courant, la proprioception, le renforcement musculaire etc. Les entraînements croisés sont importants et à mon sens le VTT peut-être un bon apport complémentaire pour la course à pieds.

4) Quelles-sont les clés d’une transition réussie ?

Guy Hemmerlin : Comme en triathlon, les transitions font parties intégrantes de la course et une fois le chrono lancé, l’athlète devra chercher à perdre le moins de temps possible et à être capable de s’adapter le plus rapidement possible à une nouvelle sollicitation. Plus l’épreuve et est le nombre de transition sont longues plus ces transitions prendront de l’importance. Perdre ne serait ce que 1’ par transition peut vous faire perdre de 10 à 20’ sur l’ensemble de la course.

Hervé Temmerman : Lorsque vous ne faites plus qu’un avec votre binôme, lorsque vous avez anticipé la sortie de l’eau ou l’entrée dans l’eau, lorsque que vous avez gagné de précieuse seconde sans perdre d’énergie en gardant votre lucidité pour poursuivre votre épreuve quel que soit votre objectif.

5) Le Swimrun se pratique en binôme, de quelle manière peut-on s’entraider lors des transitions ?

Guy Hemmerlin : l’entraide au sein du binôme permet de gagner du temps. Il est nécessaire de faire des essais à l’entrainement. Néanmoins le plus important reste l’entente au sein du binôme en étant capable de s’entraider au niveau vestimentaire ou du matériel mais également de se soutenir et s’encourager afin de maintenir un effort soutenu.

Hervé Temmerman ; La meilleure manière est d’apprendre à s’équiper et se déséquiper d’abord en marchant puis ensuite en courant. Faire une check-list peut-être utile pour ne rien oublier de faire avant de plonger dans l’eau.
Lors des parties longues à pieds, vous enlèverez probablement le haut de la combinaison mais aussi le dossard (chasuble) qu’il faudra remettre mouillé tout comme la combinaison néoprène. Vous aurez probablement besoin de votre partenaire pour vous aider à la remettre et la fermer. Idem pour lui. Pour ceux et celles qui utilisent une corde, c’est l’occasion de tester sa longueur, son élasticité, gérer la traction plus ou moins importante dans l’eau et apprendre à l’enrouler, pour ne pas se prendre les pieds dedans pendant les transitions, si vous ne l’utilisez pas en course à pieds.

6) Quels exercices préconiserez-vous ?

Guy Hemmerlin : Outre l’entrainement classique, le binôme devra mettre en place des situations de courses, c’est au travers ses séances qu’il sera en mesure d’acquérir des automatismes. Lors des 6 dernières semaines de préparation il faudra réaliser des séances à base de multi enchainement et de mise en situation.

Herve Temmerman : On parle de transitions, alors je préconise d’anticiper tout ce qui peut arriver à la sortie de l’eau et à l’entrée de l’eau en fonction des différentes distances sur l’épreuve que vous convoitez. Remettre son bonnet et ses lunettes de natation. Enfiler ses plaquettes, les enlever, les attacher (sur un mousqueton par exemple). S’encorder et se désencorder. Positionner son pull/buoy avant d’entrer dans l’eau mais aussi dans l’eau. Enlever le haut de sa combinaison de néoprène et la remettre en courant, prendre en compte la chasuble porte dossard. La température de l’eau et la température extérieure sont des facteurs importants lors des transitions, votre dextérité peut être mise à rude épreuve et il vous sera parfois difficile d’enlever ou de remettre juste